Plantes des savanes humides

Plantes des savanes humides © Sophie Gonzalez/IRD

En quittant Cayenne, pour se rendre à Saint Laurent en longeant la zone bordant le littoral de Guyane, certains seront surpris de traverser une longue bande de savanes, entre la côte et la forêt.

Cette étroite bande de savanes ne dépasse pas quelques centaines de mètres de large par endroits et atteint au maximum quinze kilomètres dans sa plus grande largeur.

Ce sont là des milieux rares qui représentent, selon les estimations entre 0,3 et 3% du territoire guyanais et occupent 75 000 ha.

C’est bien moins que l’étendue de ces mêmes savanes dans la partie Nord du Surinam voisin et au Guyana, où elles ne se rencontrent pas seulement sur la côte, mais également dans l’intérieur, le long de la frontière vénézuélienne, dans la région du Rio Branco.

En Guyane, les savanes occupent une plaine basse (rarement à plus de 10 m au-dessus du niveau de la mer), et sont limitées, vers l’intérieur, par la forêt, dès que le relief s’élève, et vers la côte par des marais. Elles sont également interrompues par les estuaires, bordés de mangroves.

> En savoir plus sur les mangroves

Beaucoup sont plus ou moins inondables pendant une partie de l’année, au moment des fortes précipitations.

On y trouve localement :

  • La savane herbacée proprement dite.
  • des ligneux bas,espacés ou non, et parfois des bosquets.
  • des groupements, herbacés ou ligneux, inféodés aux-bas-fonds humides ou aux mares

La végétation des savanes herbacées proprement dite comprend des espèces herbacées hautes à l’ombre desquelles on trouve des espèces de taille souvent très réduite, constituant une flore très spécialisée.

La végétation des bosquets, des
bas-fonds et des mares est également très spécialisée et diffère de celle du milieu forestier.

On associe souvent la notion de savane aux milieux secs et arides et leur présence sous un climat tropical humide, lui-même généralement associé à la forêt dense, peut paraître a priori paradoxale. Cela pose ici le problème de leur origine, non encore élucidé.

Les causes anthropiques anciennes qui auraient pu intervenir sont mal connues. Cependant différents auteurs mentionnent que les feux, ainsi que la nature des sols, sableux ou argileux, ont pu avoir une grande influence dans leur maintien.

Les savanes sont des milieux menacés et méconnus, situation paradoxale, puisque leur surface diminue chaque année sous l’effet d’une anthropisation toujours croissante. Le fait est qu’il n’existe que très peu de connaissances scientifiques sur les savanes de Guyane.

L’amélioration des connaissances et l’appréciation des menaces font l’objet d’une ambitieuse action développée dans le cadre du programme Life+ CapDom.

En savoir plus sur le site des Savanes : http://www.savanes.fr/mediatheque/ameliorer-les-connaissances-sur-les-savanes-de-guyane/

Petite herbacée des savanes humides

Curculigo scorzonerifolia, petite herbacée des savanes humides © Sophie Gonzalez/IRD

Pour en savoir plus :

  • sur l’anthropisation des savanes, cliquer ici
  • sur les espèces végétales trouvées en savane, cliquer ici