Nom communs

© C. Delnatte

Canne-cochon, Canne séguine, Dieffenbachia, Donkin, cannes des muets

Nom scientifique

Dieffenbachia seguine (Jacq.) Schott

Classification

Ordre : Alismatales

Famille : Araceae

Genre : Dieffenbachia Schott

 

 

Etymologie

Le genre Dieffenbachia est un hommage à Joseph Dieffenbach (1796–1863), maître-jardinier autrichien du jardin botanique de Vienne. Par admiration pour son travail, le directeur du jardin botanique au château de Schönbrunn, à Vienne, Heinrich Wilhelm Schott, donna vers 1830 le nom de Dieffenbachia à la plante. L’origine de « seguine » reste incertaine, et suscite différentes théories : une possible référence au patronyme « Séguin » reste floue, tandis que des hypothèses évoquent une origine caraïbe non identifiée. Une autre explication suggère un lien avec le moyen français « seguë » signifiant « ciguë », en raison des alcaloïdes vénéneux présents dans le jus du rhizome de la plante. Le créole guadeloupéen enrichit le mystère avec les formes « segin » et « sigin » utilisées pour plusieurs espèces d’aracées.

Voir les spécimens de l’Herbier IRD de Guyane


Origines

Cette plante est originaire d’Amérique du Sud. Couramment trouvée en Guyane et aux Antilles, elle prospère dans les zones humides.

Spathe et spadice (CC BY-SA 4.0 Fernando Maus)

Description

Le Dieffenbachia est une plante vivace herbacée qui peut atteindre jusqu’à 2 mètres de hauteur. Elle se distingue par ses tiges cylindriques dressées et ses feuilles ovales à lancéolées, vertes avec des taches blanches ou jaunâtres, et des nervures bien marquées qui accentuent son aspect décoratif. Les fleurs, discrètes, apparaissent sur un spadice entouré d’une spathe. La croissance de cette plante est rapide dans de bonnes conditions, et avec le temps, ses tiges robustes peuvent devenir lignifiées à la base, portant les feuilles de façon alternée.

Usages

Une Plante Ornementale à manipuler avec prudence. Principalement cultivée pour son feuillage attractif, cette plante tropicale est prisée comme plante d’ornement dans les régions tropicales et d’appartement dans les régions plus froides.

Toxicité

© César Delnatte, Biotope Amazonie

Toutes les parties de la plante, en particulier les feuilles et les tiges, contiennent des cristaux d’oxalate de calcium. En cas d’ingestion, ces cristaux provoquent une vive douleur et une irritation des lèvres, de la bouche et de la langue, ainsi qu’un œdème de la muqueuse buccale. Les symptômes comprennent également une aphonie, des diarrhées, des problèmes respiratoires, des vomissements et une salivation excessive. En raison de sa toxicité, il est essentiel de manipuler le Dieffenbachia seguine avec précaution, en évitant tout contact direct, surtout avec les yeux  car le latex peut causer des problèmes oculaires sévères. Les qualités toxiques et irritantes du Dieffenbachia sont connues et utilisées depuis des années. Dans la haute Amazonie, les Indiens combinaient le D. seguine avec le curare pour fabriquer des poisons pour leurs flèches.

 

 

 

 

Le saviez vous

Le nom commun « Dumb cane » (canne du muet) du Dieffenbachia trouve ses racines dans une triste tradition. Durant l’époque de l’esclavage dans les Antilles, les esclaves punis étaient contraints de manger des tiges de Dieffenbachia. Cette pratique réduisaient au silence les esclaves noirs et rebelles en raison de la douleur et de l’enflure de la bouche. 

En raison de sa toxicité, il est essentiel de manipuler le Dieffenbachia seguine avec précaution, en évitant tout contact direct, surtout avec les yeux. En cas d’ingestion accidentelle ou de symptômes, consultez immédiatement un professionnel de la santé.

Sources

  • Teodor-Florin Zanoaga, Contribution à la description des particularités lexicales du français régional des Antilles.
  • Helmut Genaust, Etymologisches Wörterbuch der botanischen Pflanzennamen, Springer, Bâle, 2013, page 336.
  • Monchoisy, Les Antilles françaises en 1893 in : La Revue des Deux Mondes, tome 119, Paris, 1893, page 447.
  • Dieffenbachia/A: uses, abuses and toxic constituent : a review. Journal of Ethnopharmacology, 5 (1982) 293 – 302
  • Pl@ntNet