Les visites de l'Herbier permettent aux enfants de découvrir les métiers de la botanique © Sophie Gonzalez

Les visites de l’Herbier permettent aux enfants de découvrir les métiers de la botanique © Sophie Gonzalez/IRD

Vous trouverez ici les réponses aux questions les plus courantes sur les plantes qui ont été posées à l’Herbier par ses visiteurs -scolaires, étudiants, adultes curieux- depuis de nombreuses années.

Si vous ne trouvez pas la réponse à votre question ci-dessous, nous vous invitons à la soumettre en nous contactant ici.

Nous y répondrons pour vous permettre de nombreuses lectures et découvertes instructives.

Bonne lecture à tous !

 

 

1. Un spécimen d’herbier, qu’est-ce que c’est ?

Echantillon-herbier-site

Echantillon d’herbier annoté

Un spécimen d’herbier est une planche sur laquelle on a fixé un échantillon de plante préalablement séché. Cette planche comporte une étiquette sur laquelle sont reportées les informations relatives à l’échantillon.

Chaque spécimen est un témoin de l’existence d’une plante en un endroit donné et à un moment donné, ce qui fait de cet échantillon un outil de référence pour de multiples études, du suivi de la répartition des espèces à l’expertise botanique en passant par les résultats de l’analyse chimique et l’étude de la variabilité intra spécifique.

 

2. Comment faire un herbier ?

Vous souhaitez vous lancer dans la réalisation d’un herbier ?

Rendez-vous à l’adresse suivante pour télécharger le document qui vous apprendra tout ce qu’il faut savoir pour collecter de beaux échantillons, les faire sécher, les fixer.

Vous y apprendrez aussi comment collecter les informations relatives à votre échantillon, qui figureront sur l’étiquette de votre planche d’herbier.

À vos sécateurs !

En savoir plus sur la Réalisation d’un herbier tropical avec cet ouvrage de George Cremers et Michel Hoff

3. Quelles plantes trouve-t-on dans l’Herbier de Guyane?

L’Herbier de Guyane est dédié à la flore du plateau des Guyanes.

Il comprend 200.000 spécimens d’herbier dont 80% collectés en Guyane et 20% au Surinam et au Guyana.

Les scientifiques estiment aujourd’hui que la Guyane compte 6000 espèces de plantes vasculaires (fougères et plantes à fleurs).

4. Comment sait-on qu’une espèce est nouvelle ?

Lorsqu’une espèce est collectée les botanistes essaient de la déterminer à la fois en la comparant aux collections de l’Herbier et en consultant la littérature botanique disponible ; flores, florules.

Si le collecteur ne trouve pas dans les flores ou dans l’Herbier une plante semblable à celle qu’il a récoltée il va alors penser que cette espèce est peut être nouvelle.

Pour en être sûr, il va contacter le botaniste spécialiste de la famille à laquelle appartient cette plante et c’est ce dernier qui pourra confirmer que l’espèce est nouvelle, après avoir consulté toutes les sources d’informations dont il dispose.

Nouvelle pour qui ?

Une espèce peut être nouvelle pour la Guyane.

Cela signifie qu’elle n’avait jamais été collectée en Guyane mais qu’elle est connue d’au moins un autre pays, comme le Guyana ou le Surinam par exemple. Elle a donc déjà un nom.

En langage botanique, on dit qu’elle a déjà été décrite.

Une espèce peut être nouvelle pour la science.

Cela signifie qu’elle n’a encore jamais été collectée et qu’elle est inconnue des scientifiques du monde entier.

Dans ce cas, cette nouvelle espèce va devoir être nommée.

C’est un botaniste spécialiste de la famille de plantes à laquelle elle appartient qui va alors la décrire et lui donner un nom latin.

Ce nom, accompagné de la description de la plante (ou diagnose), devra être publié dans une revue scientifique pour être valide, c’est-à-dire pour être reconnu et utilisé par l’ensemble des botanistes du monde entier.

5. Quelles sont les espèces protégées en Guyane ?

La liste des espèces protégées de Guyane française comprend 83 espèces de plantes vasculaires.

Elle a été publiée au J.O. Numéro 154 du 5 Juillet 2001 page 10739.

Pour accéder à cette liste, cliquer ici : http://www.guyane.developpement-durable.gouv.fr/les-especes-protegees-a768.html

6. Qu’est-ce qu’une ZNIEFF ?

Une ZNIEFF est une Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique.

Le statut de ZNIEFF est un porter à connaissance et ne représente pas un statut de protection.

Pour en savoir plus, cliquer ici : http://www.guyane.developpement-durable.gouv.fr/znieff-mises-a-jour-2014-a892.html

7. Pourquoi les noms scientifiques des plantes sont-ils en latin ?

Connaissez-vous le Man sampalang ? ou le Ubi kayu ? Non plus le Kamoteng-kahoy ?

Et pourtant vous connaissez cette plante. Mais sans doute l’appelez-vous… Manioc.

Le Manioc est originaire d’Amérique. Il a été introduit dans toute l’Asie et le Pacifique où il est aujourd’hui largement cultivé.

Dans les nombreux pays où il est connu et consommé, il a reçu un nom « local » que l’on appelle aussi nom vernaculaire ou encore nom commun.

Cependant, ce nom n’est pratique qu’à l’intérieur du pays ou de la région où il est utilisé.

Si un botaniste indonésien contacte l’herbier de Guyane pour échanger des informations sur l’Ubi kayu, la discussion risque de tourner court !

Pour éviter ce genre de désagrément, les botanistes emploient un langage universel pour nommer les plantes.

Aussi, quand notre botaniste indonésien rencontre son collègue guyanais, il leur suffit d’utiliser le nom scientifique du Manioc et de l’Ubi kayu, Manihot esculenta pour savoir exactement de quelle espèce il s’agit.

Ce nom scientifique, en latin, permet de lever toute ambiguïté sur l’identité de l’espèce nommée.

Cette façon de nommer les plantes, ou nomenclature botanique, est en vigueur officiellement depuis le 1er mai 1753, date de la parution du Species Plantarum, ouvrage du grand Carl von Linné qui recense la description de toutes les plantes connues à cette époque.

8. Comment visiter l’Herbier ?

Inscrivez-vous ici.

9. Qu’est-ce que le réseau « Flora of the Guianas » ?

Le réseau “ Flora of the Guianas” est un réseau de botanistes étudiant la Flore des Guyanes.

Il a pour objectifs de coordonner l’avancée des connaissances sur la flore des Guyanes et la publication de la Flore des Guyanes.

Au total, ce réseau rassemble environ 150 botanistes répartis dans 9 instituts, principalement dans les trois Guyanes, en Europe et en Amérique du Nord.

À ce jour, plus d’un tiers des familles de plantes des 3 Guyanes ont déjà été publiées sous formes de volumes dans la Flore des Guyanes.

10. Qui travaille à l’Herbier ?

La personne qui a en charge la gestion des collections de l’Herbier est le conservateur ou la conservatrice (curator en anglais).

Cette gestion comprend de nombreux volets :

  • Assurer la conservation des collections dans de bonnes conditions (température, l’hygrométrie, prévention contre les attaques d’insectes).
  • Enregistrer les données relatives aux spécimens d’herbier dans la base de données de l’herbier, c’est-à-dire toutes les données consignées sur l’étiquette de l’échantillon.
  • Prêter des échantillons à des botanistes d’autres herbiers dans le monde entier pour leurs travaux de recherche
  • Permettre la consultation des collections sur place pour les étudiants, les chercheurs, et les bureaux d’études.
  • Echanger des herbiers concernant des plantes de la région des Guyanes avec d’autres grands herbiers.
  • Tenir à jour l’information concernant les noms des espèces. En effet les noms des espèces changent au cours du temps et il faut suivre l’évolution de cette nomenclature.
  • Mettre à disposition les connaissances aussi bien auprès des botanistes que des collectivités locales et des gestionnaires des espaces protégés.

Dans l’Herbier travaillent aussi des systématiciens. Ce sont des chercheurs botanistes qui s’attachent à classer et décrire les plantes.

La systématique est un domaine de la botanique qui étudie aussi et surtout la filiation des espèces.

Pour en savoir plus sur cette étrange espèce que sont les systématiciens, cliquer ici : http://www.jejardine.org/fiches-plantes/12/534.html

Des techniciens travaillent aussi dans l’Herbier. Il y a des techniciens dits « de terrain » qui travaillent beaucoup sur le terrain avec les chercheurs et les aident à réaliser les inventaires, à mettre les plantes en herbier sur place, à assurer toute la logistique lourde des expéditions.

Il y a aussi beaucoup à faire pour les techniciens à l’intérieur même de l’Herbier.

Il faut coller les échantillons sur les planches d’herbier, remplir la base données avec toutes les données de terrain des botanistes, échanger des spécimens d’herbiers avec des botanistes du monde entier et recevoir les scientifiques venus consulter les échantillons sur place

Pour en savoir plus, venez visiter l’Herbier.