Chiffres clés
- 6000 espèces de plantes vasculaires* environ ont été recensées pour l’ensemble de la Guyane, dont 470 plantes de zones humides
- 1700 : c’est le nombre d’espèces d’arbres répertoriées par les chercheurs*. C’est 28 fois plus que le nombre d’espèces d’arbres comptabilisées en Europe.
La Guyane : un bout d’Amazonie
La Guyane fait partie de l’immense forêt amazonienne, connue pour être la plus vaste forêt tropicale du monde, s’étendant de l’Atlantique à l’Est, jusqu’au pied des Andes à l’Ouest, et couvrant à elle seule 1/3 du continent sud-américain.
Le terme de « forêt amazonienne » véhicule dans son sillage tant de fantasmes, d’images, et d’attentes dans un contexte annoncé de changement climatique global, qu’il est souvent bien difficile de dépassionner le débat.
Tantôt présentée comme le « poumon de la planète », un « puits de carbone » salvateur, puis finalement un émetteur net de gaz carbonique sous l’effet de la déforestation, les qualificatifs se succèdent plus rapidement qu’on ne peut les appréhender dans toute leur complexité.
Une flore sur un bouclier
La Guyane fait partie d’un ensemble plus vaste, couramment appelé le bouclier des Guyanes.
Mais qu’est-donc que ce bouclier ? C’est le socle rocheux qui fournit son soubassement à toute la région des Guyanes, qui fonde ainsi son originalité et son identité singulière sur les terrains les plus anciens du globe. Ce bouclier peut se voir un peu comme les racines des plus vieilles montagnes du monde.
Il forme une chaîne, plus élevée à l’ouest qu’à l’est et qui s’étend sur 2000 km, de l’Amazone à l’Orénoque. Il atteint 1200 km dans sa plus grande largeur, au niveau des bouches de l’Orénoque.
Ce bouclier guyanais s’est formé il y a 3400 millions d’années et ses reliefs ont été réduits au fil des âges, pour laisser place à une pénéplaine d’où émergent quelques massifs isolés, de 400 à 800m d’altitude. C’est un soubassement solide et parfaitement stable depuis très longtemps.
La flore, continentale, présente des similarités sur l’ensemble de cet ensemble géologique. C’est ce qui explique les similarités de la flore de Guyane avec celles de l’Amapá (Brésil), du Surinam et du Guyana.
À cette époque, qu’on appelle le précambrien, il n’y avait pas encore de plantes et les seules formes de vie sur terre étaient des algues et des bactéries.
Les alizés mènent la danse
La flore guyanaise est très diversifiée et cette diversité est due en grande partie au climat chaud et humide dont elle bénéficie.
Ce climat est fortement soumis à l’alizé du Nord-est (qui domine de novembre à août) avec des précipitations élevées, jusqu’à environ 4000 mm/an.
La période de faible pluviométrie, dite saison sèche, où domine l’alizé du Sud-est, a lieu globalement d’août à novembre.
L’humidité et la chaleur permanentes, dues à la proximité de l’équateur, favorisent une évaporation permanente, formant des nappes de brumes qui flottent au-dessus de la canopée.
Les précipitations constituent la principale variation saisonnière.
Pourtant, cette image de stabilité que peut donner en première impression le climat guyanais – chaleur, humidité constantes – n’est pas aussi lisse qu’il y paraît et des variations nombreuses existent, créant notamment des gradients de pluviométrie du nord au sud et de l’est vers l’ouest.
Les grands types de végétations
La Guyane compte divers grands types de végétations associées à de nombreux milieux depuis le littoral vers l’intérieur des terres :
- îlets et côtes rocheuses
- plages et vasières
- mangroves
- marais
- savanes
- et, bien sûr, la forêt tropicale humide, qui couvre à elle seule 80% du territoire.
Cet immense massif forestier, d’où émergent les inselbergs et les plateaux tabulaires, constitue lui-même une véritable mosaïque de milieux :
- bords de criques
- talwegs
- bas-fonds marécageux
- forêts sur cuirasse
- etc.