Noms communs

Nom Créole : Faux Ricin, médecinier rouge,

Brésil :  Pião roxo, pião-bravo, pião-de-purga, pião-paraguaio, pinhão, mamoninho, purgante-de-cavalo

Nom Palikur : Meksin duwe

Etats Unis : Bellyache bush

République dominicaine : Túa túa

La Réunion : Pourghère rugueuse

Nom scientifique

Jatropha gossypifolia L. 

Étymologie

le genre « Jatropha » doit son nom au grec jatrós (docteur) et trophé (nourriture), en référence aux propriétés médicinales attribuées aux espèces appartenant à ce genre. Et de « gossypifolia », combinaison du nom du genre Gossypium (auquel appartiennent les espèces fournissant le coton) avec le mot latin « folium »  (feuille), en référence à la ressemblance de la forme des feuilles.

Ordre : Euphorbiales

Famille : Euphorbiaceae

Genre : Jatropha

Origine : Mexique, Amérique du Sud et Caraïbes. 

Où peut-on l’observer ?

Originaire d’Amérique tropicale le Jatropha gossypifolia est une peste dans beaucoup de régions tropicales (Inde, Afrique, Indonésie, Floride, Pacifique, Australie).

Description

Petit arbuste pouvant atteindre 3 m de hauteur, aux tiges épaisses, succulentes, contenant un latex blanc, poisseux et portant des poils glanduleux épais, présents également sur les pétioles et le bord des feuilles. Les tiges et les jeunes feuilles sont de couleur pourpre. Les feuilles alternes sont pétiolées, pétiole de 8 à 12 cm de long, garni de poils glandulaires, à la base du pétiole présence de stipules d’environs 5 mm de long, divisées en nombreux segments pourvus d’une glande à l’extrémité.

L’espèce est souvent confondue avec le Ricin (Ricinus communis)

Usages

Le Jatropha est connu pour ses usages domestiques et industriels : L’huile extraite des graines sert à l’éclairage, à la fabrication d’huiles lubrifiantes, de peintures et de savons. 

Les feuilles et l’huile des graines sont utilisées pour soigner les hémorragies, les plaies (usage externe et local), comme purgatif et contre la diarrhée (usage interne). Aux Antilles, les feuilles sont utilisées comme fébrifuge pour les fièvres intermittentes.

On lui attribue de nombreuses propriétés magiques : Au Brésil, chez les Palikurs et les Créoles ont la plante pour protéger les maisons des maléfices et apporter la chance. Devant votre maison elle conjure la jalousie et le mauvais œil.En Afrique, elle est plantée pour éloignée la foudre et les serpents.

Diverses études ont été réalisées, avec des résultats prometteurs, sur les propriétés anticancéreuses et dans d’autres domaines de la médecine de plusieurs substances extraites de la plante. Enfin, l’huile; qui était autrefois utilisé dans les lampes, pourrait avoir une utilisation intéressante comme biocarburant.

Toxicité

Comme pour la plupart des Euphorbiaceae, les baies et la sève sont toxiques. En plus du latex susceptible d’entraîner des brûlures oculaires et cutanées, il y a dans les graines plusieurs toxines : une phytotoxine, un alcaloïde et un hétéroside à effet dépresseur sur la respiration et la circulation. Il y a aussi dans l’ensemble de la plante de l’acide cyanhydrique et une saponoside. Le tableau clinique après ingestion de quelques graines est dominé par des troubles digestifs vomissements, douleurs abdominales, déshydratation et hémorragies gastro-intestinales.
Les enfants sont à risque car les fruits sont d’un goût agréable. Ils peuvent en ingérer de grandes quantités avec un risque de choc et de collapsus.

LE SAVIEZ-VOUS ?

A maturité, le fruit explose et projette les graines parfois à plusieurs mètres, on dit qu’elles se dispersent par « autochorie ». Les graines peuvent rester viables pendant environ une dizaine d’année.

 

Références :

  • Pierre Aubry, Intoxications par les plantes toxiques dans les zones tropicales et inter tropicales, 2012
  • Pharmacopées traditionnelles en Guyane créoles, wayãpi, palikur Pierre Grenand, Christian Moretti, Henri Jacquemin…[et al.], 2004